Humanitarian technology https://revue-irsh.org:443/mukarasani/index.php?id=257 Index de Humanitarian technology fr 0 L’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication dans l'humanitaire au Niger : une évolution technologique aux effets délétères  https://revue-irsh.org:443/mukarasani/index.php?id=251 L'ample utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) numériques au cours des récentes années constitue un jalon particulièrement significatif et décisif dans l'évolution de la pratique humanitaire, dont l'impact est incontestablement comparable, voire surpassant, toute période antérieure de transformation majeure sur le terrain. Le Niger, par excellence terre d'humanitaire, confronté à une détérioration continue du contexte sécuritaire, n'échappe pas à cette réalité. Une prolifération de projets d'assistance humanitaire promouvant l'utilisation des TIC a vu le jour ces dernières années. Cependant, l'enthousiasme humanitaire pour ces nouvelles technologies prévaut sur la considération des risques et des conséquences néfastes qu'elles présentent en quantité considérable. Les populations touchées par les crises et les acteurs humanitaires dépendent de manière croissante des technologies de l'information et de la communication pour rechercher et fournir de l'aide. Selon Daniel P. Scarnecchia (2017), cette évolution met en lumière des lacunes critiques et non résolues dans les cadres juridiques et éthiques qui ont traditionnellement défini et réglementé la conduite professionnelle de l'action humanitaire. Cette nécessité est d'autant plus pressante que des preuves émergentes indiquent que l'utilisation de ces technologies dans la réponse aux crises peut, dans certains cas, causer des préjudices aux populations mêmes qu'elles ont l'intention de servir, remettant ainsi en question la nature fondamentale de l'action humanitaire. Nathaniel A. Raymond, Daniel P. Scarnecchia et Stuart R. Campoe, quant à eux, mettent en lumière ces effets délétères en soulignant que le développement des connaissances humanitaires nécessaires liées aux activités d'information humanitaire a été jusqu'à présent limité par le manque d'études de cas correctement documentées sur les incidents majeurs liés à l'utilisation des TIC dans les opérations humanitaires. La présente réflexion analyse les conséquences néfastes de l'utilisation des TIC sur les interventions solidaires, la curation, le partage et la gestion des connaissances humanitaires. Elle avance l'argument selon lequel la prolifération des outils technologiques actuels engendre de nouveaux risques moraux et opérationnels, tant pour les secouristes que pour les communautés touchées, tout en amplifiant et en modifiant les menaces préexistantes pour les populations vulnérables, d'une manière souvent mal comprise. The widespread use of digital information and communication technologies (ICTs) in recent years represents a specific and crucial turning point in the history of humanitarian practice, the impact of which is probably at least equivalent to any previous period of major transformation observed in the field. Niger, a land of humanitarianism par excellence given the continuously deteriorating security context, is no exception to this reality. A proliferation of humanitarian aid projects promoting the use of ICTs has occurred in recent years. However, the humanitarian craze for new technologies is taking precedence over the risks and harmful effects that these technologies entail in considerable quantities. Crisis-affected populations and humanitarian aid providers are increasingly dependent on information and communication technologies to find and deliver aid. This reveals, according to Daniel P. Scarnecchia (2017), critical and unaddressed gaps in the legal and ethical frameworks that traditionally defined and governed the professional conduct of humanitarian action. This need is made urgent by emerging evidence demonstrating that the use of these technologies in crisis response can, in some cases, cause harm to the very populations they are intended to serve, calling into question the fundamental essence of humanitarianism. Nathaniel A. Raymond, Daniel P. Scarnecchia, and Stuart R. Campoe illustrate these deleterious effects by noting that the development of necessary humanitarian knowledge related to humanitarian information activities has so far been limited by the lack of well-documented case studies of major incidents related to the use of ICT in humanitarian operations. This article focuses on the deleterious consequences of ICT use on humanitarian response, curation, sharing and knowledge management. It argues that the proliferation of current technological tools creates new moral and operational risks for both relief workers and affected communities, while amplifying and modifying pre-existing threats to vulnerable populations in ways that are often misunderstood. jeu., 10 oct. 2024 10:37:29 +0200 mer., 30 avril 2025 16:13:40 +0200 https://revue-irsh.org:443/mukarasani/index.php?id=251